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Pourquoi la quasi-totalité des syndicats de l’Unsa ont, avec l’intersyndicale, boycotté le CAEN ?
mercredi 24 mai 2023, par
Pourquoi les syndicats de l’Unsa Education ont choisi majoritairement, au sein de l’intersyndicale, de boycotter le CAEN du 23 mai ?
Un Comité académique de l’Education Nationale était convoqué ce mardi 23 mai.
L’évolution de la carte des formations professionnelles – pour l’enseignement agricole et l’Éducation nationale – et la présentation du « Plan Régional Réseau des Lycées de la Région Grand Est », adopté lors de la séance plénière du Conseil régional du 23 mars dernier à Metz était prévu à l’ordre du jour.
Au niveau national, concernant la voie professionnelle, l’Unsa Education a fait des propositions qui ont été en partie reprises dans les annonces faites par le Président de la République : dotation de la voie professionnelle de moyens financiers conséquents, pas d’augmentation généralisée des Périodes de Formations en Milieu Professionnel, plus et mieux d’accompagnement de nos élèves, une 4e année optionnelle pour l’orientation et la réorientation. Nous regrettons néanmoins que ces annonces soient encore trop éloignées des propositions portées dans les groupes de travail mis en place après les grèves historiques de la voie professionnelle aux mois d’octobre et novembre. Les annonces faites à par le Président de la République ne doivent pas être un point d’arrivée mais un cadre pour travailler.
D’autre part, du côté des personnels, nous actons l’annonce de la création d’un bureau des entreprises à condition qu’il consiste bien à apporter une aide matérielle et humaine aux directeurs délégués et directrices déléguées aux formations professionnelles et technologiques (DDFPT). Nous rappelons cependant que le SN2D-Unsa a défendu un « bureau des stages » et non un bureau des entreprises. La valorisation des missions relatives à cette réforme, pour les personnels qui seront mis à contribution, est indispensable. Reste à savoir quel sera le rôle de cette structure interne. S’il s’agit d’améliorer les relations entre le lycée professionnel et les entreprises, n’oublions pas qu’elles existent déjà et dans bon nombre de nos établissements à travers des comités locaux école entreprises.
Nous dénonçons la logique du Pacte qui lie la revalorisation salariale à des missions supplémentaires. De plus, le fait de rattacher ces missions au Pacte pour accompagner les élèves et particulièrement celles et ceux qui en ont le plus besoin ne garantit pas qu’elles puissent être assurées partout. Le Pacte de la voie professionnelle insécable est un alourdissement du temps de travail des PLP. C’est un dispositif qui permet de contourner le décret de 1992 qui protège les obligations réglementaires de service (ORS) des PLP en annualisant une partie du travail des enseignants et en augmentant leur temps de travail.
Ensuite, pour l’Unsa, aucune catégorie de personnels ne doit être oubliée dans la possibilité de revalorisation et il est nécessaire de veiller à une juste répartition des charges dans la mise en œuvre des changements annoncés. De même, les besoins spécifiques de l’enseignement agricole doivent être pris en compte. Car assurément, cette réforme nous engage toutes et tous collectivement, personnels de direction, d’inspection, d’éducation, DDFPT, enseignantes et enseignants, PsyEN, personnels administratifs, de santé et de service social, afin d’organiser un cadre porteur et dynamisant qui doit favoriser la réussite de TOUS nos élèves.
L’Unsa Education, qui n’était pas demandeuse de cette ènième réforme de la voie professionnelle, exige une mise en œuvre lissée sur plusieurs années afin d’assurer une transition continue avec la récente Transformation de la Voie Professionnelle et permettre l’installation dans le temps d’une nouvelle organisation nécessaire de la scolarité et de relations renouvelées avec les partenaires extérieurs de l’Éducation. Pour rappel, aucun bilan de la précédente réforme n’a été fait alors que cette dernière a été mise en place à la rentrée 2019, avec les suites que l’on connaît (confinement, crise sanitaire...)
Sur la modification de la carte des formations, si des évolutions s’avéraient nécessaires, elles devraient être menées sans brutalité et sans dogmatisme. Nous serons toujours particulièrement attentifs à l’accompagnement réel des personnels concernés.
Enfin, les formations ambitieuses des personnels concernés, au regard de l’effort financier engagé qui est promis, nous obligent à être exigeants sur leurs modalités et leurs contenus, pour qu’ils soient adaptés aux élèves et à leur situation scolaire, sociale ou géographique. Aussi, nous exigerons que sur ce point également, les personnels concernés soient appelés à être acteurs et co-contributeurs d’une réforme qui a encore tout à prouver. Au-delà de la communication et des effets d’annonces, il faudra vraiment faire du lycée professionnel une voie de réussite en respectant tous acteurs, sans exception. Nous réaffirmons que cette évolution ne doit pas se faire uniquement par le prisme de l’adaptation au tissu économique local. Elle doit impliquer les équipes des établissements et porter une attention particulière aux établissements les plus isolés. Nous rappelons l’obligation de préparer et de bien accompagner les reconversions induites, ce que le ministère de l’Éducation nationale n’a jamais réussi à faire jusqu’ici.